Le guide du sushi

Les poissons au coeur de la gastronomie japonaise

Les poissons au cœur de la gastronomie japonaise

Les poissons occupent une place centrale dans la gastronomie japonaise. Leur présence dans les plats traditionnels ou modernes souligne l’importance culturelle de ces ressources maritimes. De l’unagi grillé à la bonite, ingrédient star du dashi, partons à la découverte de ces trésors des mers.

La délicate saveur de l’unagi, représentant des anguilles dans les eaux japonaises

L’unagi, ou anguille d’eau douce, est élevé principalement dans la préfecture de Shizuoka. Traditionnellement, l’unagi est grillé puis nappé de tare, une sauce à base de soja, de mirin, de sucre et de saké. Cette méthode, appelée kabayaki, donne à l’unagi une texture onctueuse. Ce poisson est réputé pour ses vertus revitalisantes. Au Japon, il est de coutume de le consommer lors de la journée la plus chaude : le Doyo no Ushi no Hi. La technique de préparation de l’unagi pour les nigiris sushi est transmise de génération en génération. Chaque famille a sa propre recette.

Le balaou du Japon, un poisson prisé dans les petits plats traditionnels

Le balaou, ou sanma, est couramment utilisé en tempura ou mariné, surtout dans les régions côtières du Japon. Sa chair délicate et sa saveur douce en font un ingrédient apprécié dans ces préparations traditionnelles. Avec une texture ferme et une faible teneur en graisse, le balaou est idéal pour les grillades. Au Japon, les petits balaous sont souvent consommés entiers, tête et arêtes comprises. Cette pratique culinaire valorise chaque partie du poisson. Elle permet aussi de maximiser les bienfaits nutritionnels du poisson. Le balaou est très populaire lors des festivals, où il est servi comme snack de rue. Grillé sur des brochettes ou frit, il est souvent présenté dans les snacks japonais dans sa forme la plus simple.

Les bonites, des poissons clés dans l’élaboration du dashi japonais

La bonite à dos rayé, ou thon katsuo, est essentielle à la préparation du katsuobushi. Ce thon séché, fermenté et fumé est lui-même un ingrédient clé du dashi, un bouillon servant de base à de nombreuses soupes et sauces japonaises. Il est aussi couramment utilisé comme condiment, dans des plats comme les okonomiyaki, les takoyaki, ou simplement sur du riz, pour ajouter une saveur umami. La qualité du katsuobushi dépend fortement de la saison de pêche de la bonite, la meilleure période s’étendant d’avril à octobre. Le katsuo no tataki est une spécialité culinaire de la région de Kochi : le thon katsuo, légèrement grillé, reste cru à l’intérieur.

Le chinchard, un poisson fréquent dans les assiettes japonaises

Le chinchard, ou aji, un poisson à chair tendre et légèrement sucrée, est apprécié pour sa fraîcheur lorsqu’il est servi en sashimi. Souvent pêché dans la baie de Tokyo, son goût et sa texture sont influencés par la saisonnalité. En cuisine, l’aji est versatile. Grillé simplement avec du sel, il développe une peau croustillante et une chair juteuse. Il peut aussi être mariné dans du vinaigre pour créer des aji no sunomono, une salade de poisson rafraîchissante. Les pêcheurs locaux surveillent attentivement les populations de chinchard pour assurer une gestion durable des ressources marines.

La dorade, symbole de prospérité dans la cuisine traditionnelle japonaise

Considérée comme un porte-bonheur, la dorade, ou tai, est fréquemment servie lors des célébrations du Nouvel An, des mariages ou des naissances. Sa présence à table symbolise la prospérité, la bonne fortune. Le tai no shioyaki est une préparation traditionnelle : la dorade est simplement grillée au sel. Les sushis de tai sont très appréciés dans la cuisine japonaise pour leur texture ferme, leur goût sucré subtil. La préfecture de Wakayama est réputée pour ses dorades. Les techniques d’élevage et l’eau pure de cette région contribuent à produire des poissons particulièrement savoureux.

Le saumon, un incontournable des tables japonaises

Vedette des sushi bars japonais, le saumon, ou sake, est souvent servi comme nigiri ou sashimi, pour sa chair tendre et grasse. L’élevage de saumon à Hokkaido joue un rôle important dans l’industrie locale. Les techniques spécifiques employées garantissent une qualité et une fraîcheur optimales du poisson. Le saumon teriyaki est aussi très populaire au Japon. Mariné puis grillé, il offre une texture moelleuse et une saveur riche. Le saumon miso-zuke, fusion de saveurs traditionnelles japonaises avec des techniques culinaires contemporaines, est une autre méthode de préparation très appréciée des Japonais.

Le thon rouge, trésor national de la mer japonaise

Prisé pour sa texture et son goût exceptionnels, le thon rouge, ou maguro, est l’un des poissons les plus précieux au Japon. Il est recherché pour le sashimi et le sushi, dans lesquels sa chair ferme et savoureuse est mise en valeur. Les enchères de thon au marché de Toyosu, anciennement Tsukiji, reflètent l’importance de ce poisson dans la culture et l’économie de l’archipel. Dans la préparation du sashimi de luxe, seules les meilleures coupes de thon rouge sont utilisées, comme l’otoro (ventre gras) ou le chutoro (mi-gras). Ces parties offrent une texture fondante et une richesse de saveur inégalée. Face à la forte demande, des méthodes de pêche durable ont été mises en place afin de préserver les populations de thon rouge.